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Petite averses d'états d'âme

Petite averses d'états d'âme
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24 juin 2014

Piscine aujourd'hui. Comme chaque semaine, parce

Piscine aujourd'hui. Comme chaque semaine, parce que courrir ça me gonfle et une salle de sport je tiens dix séances puis j'aurai tendance à venir tripoter à la longue le matos de musculation, n'importe comment en faisant n'importe quoi, du coup je me tape des courbatures le lendemain puis les jours suivant et ca me gache la semaine, tout ça pour être musclé comme sur les papiers glaçés de ma femme - chose qui ne m'est jamais arrivée.

Nager j'aime bien. Déjà tu ne végètes pas dans ta propre transpiration, tu peux imiter des animaux comme le phoque voire la loutre puis en sortant après de multiples longueurs tu peux timidement regarder ton corps dans un mirroir, comme Alain Delon, le début de calvitie en moins.

 

De plus les nageurs seront moins narcissiques que les souleveurs de fonte. Le sentiment de ne pas descendre du primate est agréable, alors que dans une salle tu auras toujours des types qui semblent regretter leur carrière dans la manutention, leur rêve de gosse, soulever des poids, ressembler à un immonde tas de muscles.

 

Il n'y a pas de jalousie là-dedans. Un beau corps galbé et dessiné par une musculature esthétiquement équilibrée est tout à fait agréable à l'oeil, probablement au toucher. Mais c'est assez rare dans les salles de cardio-muscu. Tu auras des types qui en plus d'être moches seront garnis de protubérantes lamelle de viande gonflée, c'est affreux.

Puis la natation est plus pudique. Pourtant les corps y sont dévoilés, de belles filles et femmes qui se jettent dans l'eau, souvent magnifiques. Ca s'arrête-là, car il est hors de question de fantasmer ou de se laisser aller à mater comme dans un sauna libertin. Pour un homme la sanction serait inconfortable. Je m'imagine mal gérer une érection fulgurante. La natation est intrinséquement protégée de ce fléau parce que la drague ou le voyeurisme n'ont pas sa place dans l'harmonie globale.

 

Alors qu'en salle il m'est déjà arrivé de mater le cul menu devant moi qui s'égosillait sur la tapis roulant. Je ramais puis le cerveau tombe sur l'organe magnétique. Passé les cinq premières minutes tu n'es plus qu'un automate, qui rame, les yeux exorbitants et bloqués sur deux morceaux de chairs frottant l'une contre l'autre. Ton petit cerveau reptilien qui délaisse l'effort (toujours de ramer) pour s'aventurer dans une transposition assez classique, que l'on retrouve généralement dans tout bon film porno.

C'est rapidement l'ennui et la routine qui s'installe dans une salle. La lourde sensation de forcer, de travailler avec petit à petit l'absence d'évoluer vers quelque chose sinon l'entretien de son corps (puis il est vrai de son esprit).

En nageant je dépasse ce devoir. Il existe evidemment (quel intérêt d'enchaîner les longueurs ?). Pas mal de petits exercices permettent de "jouer" un peu. Cependant le plaisir de flotter, de couler, de se mouvoir dans une autre matière que l'air, d'être en apesenteur délivre le corps ses mauvaises humeurs. Quant à imiter le phoque, c'est du gestuel, j'évite dans un lieu public de me lacher en borborygme tout en tapant dans les mains, ça n'est pas très urbain.

 

 

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